LES SAVEURS DE L’ENERGIE
PHOTO : Max Yves BRANDILY
« Venilia et Selacia
étaient deux déesses des Romains :
l’une était la déesse de la vague qui
vient vers le rivage,
l’autre la déesse de la vague qui s’en retourne à la mer.
Pourquoi deux déesses si la vague est unique, si l’eau qui vient et
celle qui repart est toujours la même eau ?
La force et la substance sont identiques mais la direction et la
qualité de l’énergie sont différentes et
opposées.
On peut découvrir cette même fluctuation de l’énergie de la vague
dans le croisement des deux énergies :
vigoureuse animus et souple anima.
Avant d’être pensé comme une substance purement spirituelle, l’âme
était un vent,
un flux continu qui animait le mouvement de l’animal et de l’homme.
Dans de nombreuses cultures, on compare le corps à un instrument à
percussion :
l’âme est le battement, la vibration, le rythme.
Ce vent –vibration et rythme- peut changer de visage tout en restant lui-même,
par un subtil changement de sa tension interne.
Boccace disait en commentant Dante et résumant ainsi l’attitude d’une
culture millénaire,
que lorsque Anima, le vent vivant et intime, tend vers
quelque chose d’extérieur et désire quelque chose,
alors il se change en Animus
(en latin souffle, respiration).
Energie - Anima et énergie - Animus sont des termes qui n’ont rien à
voir
avec la distinction masculin-féminin pas plus qu’avec les archétypes de
Jung.
Ils désignent une polarité clairement perceptible, pertinente à une
qualité complémentaire de l’énergie,
difficile à définir par des mots et donc
souvent difficile à analyser, à développer et à transmettre. »
Les indiens
parlent de Lassya et Tandava.
Ce sont des termes qui ne se
réfèrent pas à des femmes ou à des hommes ou à des qualités féminines
ou masculines mais
aux notions de « souplesse » et « vigueur » comme à des
saveurs de l’énergie.
Eugenio BARBA (l’énergie de l’acteur)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire