ADAVU


ADAVU



Unité fondamentale du bharatanatyam,

chaque ADAVU se définit par une posture « sthanaka », 

par des mouvements des jambes et des pieds « cari » 

et par des gestes de la main « nrtta hasta ».

Adavu vient de "adu" en tamil qui veut dire "danse - mouvement".

Le système des adavu est mentionné déjà au XVIIIe siècle, ce système a été influencé par les karana, définis au IVe chapître du Natya Shastra (pour plus de détails, lire le chapitre sur les karana, onglet bharatanatyam dans ce blog).

Les adavu sont pratiqués en 3 vitesses et constituent le travail de base du bharatanatyam.

Ce style de danse est caractérisé par la position des jambes en

"aramandi" (demi-plié) et la position des bras en "natyarambhe

(les deux bras posés à l'horizontale).


Photo : Anthéa Citract

Eugénie


Le goût de la technique


Je vais présenter ici les ADAVU, tels que mon maître V.S. Muthuswamy Pillaï me les a enseignés lors de mon long séjour auprès de lui, à Madras.

J'avais déjà appris les adavu de base avec mon professeur Malavika à Paris et appréhendé un margam (suite de danses), mais mon maître a décidé qu'il était indispensable de reprendre les adavu de A à Z afin que je m'imprègne vraiment de son style.

Lors des deux séjours à Madras de trois mois et six mois que j'avais fait au préalable, il avait accepté de me chorégraphier quelques danses mais quand je suis arrivée à Madras pour une période longue, ma manière d'appréhender le temps de l'apprentissage a complètement changé. J'ai senti que c'était là que tout commençait car j'allais désormais me consacrer entièrement à la danse et surtout, pratiquer tous les jours.

Après le Namaskar (que nous appelons ici : salutation), pas d'échauffement car il considérait que nous arrivions au cours déjà échauffé, que nous avions fait au préalable des exercices ou pris un cours de yoga.

Sa méthode consistait à prendre les adavus de A et avancer petit à petit, chaque jour, en ajoutant quelques variantes quand il sentait que ce qui avait été travaillé la veille était intégré. D'où le "practice, tomorrow better" qui était la phrase de conclusion à chaque cours !

Le lendemain, il reprenait de A et ne continuait que s'il sentait que j'avais suffisamment travaillé. Ainsi, petit à petit, nous allions de plus en plus vite et donc, de plus en plus loin.

J'ai pratiqué pendant six mois, uniquement les adavu et ainsi, nous avons traversé ensemble les dix familles de ces petites unités chorégraphiques qui m'ont permis ensuite d'apprendre et répondre à ses demandes chorégraphiques beaucoup plus facilement. Il composait des variantes tous les jours et c'est là que le goût de la technique est né en moi. Je suis entrée en profondeur dans sa manière de vivre le rythme et la danse, d'imaginer et de composer. C'est là aussi que nous avons finalement réellement fait connaissance.

En m'invitant à travailler ainsi, avec méthode, exigence mais non sans une pointe d'humour, il m'a donné le goût de la technique, de la répétition, du détail, cette envie toujours d'affiner, creuser, chercher.

Il m'a appris qu'adavu, ce n'était pas fixe et défini pour toujours, c'était une matière avec laquelle on peut jouer à l'infini, un alphabet qui permet d'inventer, créer, à condition de connaître et maîtriser les règles de base pour devenir expert en la matière.


Photo Pierre Fabris

Kalpana



Prenons donc les ADAVU, famille par famille.

Je choisis ici de faire comme je pratique pendant les cours :

en nommant chaque famille par les syllabes rythmiques 

qui les accompagnent et non par le nom en tamil.


1ère famille :


Ancrage/demi-plié


TEI'YA'TEI

Les frappes de pieds de 1 à 8.


Une frappe sur chaque pied, en première puis deuxième et troisième vitesse.

Le nombre de frappes varie selon les professeurs mais une chose est certaine,

le nombre de frappes doit s'inscrire dans un cycle rythmique. 

Par exemple pour le n°1 :

Sur Adi talam (8 temps) = 8 frappes en première vitesse (un cycle)

puis, 8 frappes en deuxième vitesse et 

16 frappes en 3ème vitesse (un deuxième cycle).

Il en sera de même pour 2, 3, 4 frappes sur chaque pied.

Le rythme change pour 5 frappes (2 lentes et 3 rapides sur chaque pied)

- 6 frappes : 3 frappes, un silence et 3 frappes puis changer de pied.

- 7 frappes : 3 frappes sur un pied, 1 sur l'autre et 3 frappes à nouveau sur le premier pied, ce qui va permettre de travailler le changement rapide d'un pied sur l'autre.

- 8 frappes : 4 lentes et 4 deux fois plus rapides en passant d'un pied sur l'autre à chaque frappe.


Commençons par décrire la position anatomique en bharatanatyam de la partie basse (bassin/jambes/pieds) et haute (buste/bras).

Cette série (les frappes de pieds) permet de "s'installer", trouver l'ancrage, chercher son demi-plié, son ouverture, son placement "juste" afin d'obtenir une aisance qui permettra une efficacité maximum.

A chaque corps correspond un placement, il s'agit de le trouver, le sentir et c'est à partir de là que l'on pourra gagner en ouverture et donc en profondeur de son demi-plié, dans une certaine mesure, bien sûr.

A chaque corps des articulations différentes. Au niveau de la hanche, une prédisposition à l'amplitude ou à la limitation des mouvements est déjà inscrite dans la forme osseuse. Il faut savoir que les personnes dont la prédisposition osseuse limite les mouvements risquent, en cherchant à obtenir une plus grande amplitude, à forcer sur les articulations au dessus (colonne lombaire) ou en dessous (genoux).

Dans la position en demi-plié et dans la mesure où dans ce style de danse on va y rester, il s'agit de sentir son bassin "fil à plomb", ni trop rétroversé, ni trop antéversé. Une légère courbure lombaire est nécessaire. Je demande aux élèves de visualiser et sentir ce triangle dont la base se situerait sous les ischions et la pointe sous le nombril et qui traverserait donc le bassin en diagonale.

Ce triangle va permettre à chacun de se sentir "posé". Il faudra régulièrement pendant la danse, sentir si le corps ne remonte pas trop car rester en demi-plié n'est pas naturel.

Dans cette position des jambes "en dehors" (ouvertes), les genoux doivent se situer de chaque coté, juste au dessus du deuxième orteil.



Position de base des jambes : "Aramandi"

Lee-Lou


On voit souvent des élèves qui cherchent à trop ouvrir les pieds en pensant qu'ils vont gagner en ouverture et qui se retrouvent avec les genoux en dedans, ce qui est destructeur... L'ouverture dans la posture du bharatanatyam n'a pas besoin d'être aussi poussée qu'en danse classique occidentale, toutefois, elle doit être travaillée. Nous restons dans cette position et frappons des pieds, les genoux sont sollicités, une mauvaise posture entraînera de graves problèmes non seulement au niveau des genoux mais au dessus (bassin/dos)) et en dessous (chevilles/pieds).

Pour l'appui du pied, il est important là aussi de sentir ce triangle dont la pointe se situe sous le talon et la base au niveau de la naissance des orteils, de manière à équilibrer l'appui du pied et ne pas frapper trop avec l'intérieur ou l'extérieur.

Je passe généralement du temps aussi sur la position des poignets au niveau de la taille. Il s'agit là de la taille "nombril" donc haute, où l'on pose ses poignets de chaque coté en exerçant une légère pression, mais plutôt derrière avec le dos de la main, ce qui évitera d'avoir la circulation bloquée, mal aux poignets et aussi d'avoir les poignets qui glissent vers l'avant (en lien aussi avec l'ouverture des épaules). La position et pression des poignets permettront aux coudes et aux épaules de trouver leur juste place. A l'aide des omoplates, on pourra descendre légèrement et tranquillement les épaules (nous reviendrons sur cela en détails en parlant du "natyarambhe" : position de base des bras).



Position des mains à la taille 


La place des poignets marque la limite entre le bas du corps et le haut du corps et va donc permettre aussi de trouver la juste position du buste.

Pour moi est là un des points le plus important de la posture en bharatanatyam car c'est en cherchant à gagner dans cette zone entre le buste et le bassin, comme pour mettre de l'espace, de l'air, que le travail de coordination et donc aussi le travail des bras (considérablement varié et rapide en bharatanatyam) seront facilités.

La position du buste doit être vivante, le sternum suspendu mais surtout pas la poitrine poussée en avant, le dos large et plein.


Photo : Gaëlle Dev


Eloïse


" Imaginez un fil qui suspendrait le manubrium (partie la plus large du sternum) au ciel 

tout en laissant libre la taille et le ventre." 

 "Imaginez une ligne verticale entre le 3e oeil et le nombril."

" imaginez cette ligne entre l'occiput et la 3e vertèbre dorsale."

Wilfride Piollet



Vous êtes prêt pour danser !!!


Photo : Anthéa Cintract

Kalpana et Eugénie



2ème famille :

Natyarambhe


A/ Tei ' dat ta tei ' ya ' tei yum dat ta tei ' ya


Cette famille va nous permettre d'aborder 
la position de base des bras : le natyarambhe.
Dans cette série, nous coordonnons les jambes/pieds 
avec les mouvements des bras/mains.



Position de base des bras : "natyarambhe"

Iris


J'aime souvent comparer cette position des bras à un arc.
Selon les écoles, l'ouverture des bras peut être plus ou moins grande.

Le « natyarambhe » qui veut dire littéralement : « le début de la danse » nécessite un travail spécifique pour sentir comment les bras sont à la fois posés sur l’air et suspendus.

Qui n’a pas ressenti au début de son apprentissage la difficulté à maintenir ses bras dans cette position sans tensions, sans brulures dans les épaules ?... On ne pourra s'empêcher de penser à l'alarippu (une des premières danses du margam où les bras restent dans cette position de nombreuses minutes...

Le margam (explications)

Avant d’aborder un travail « artistique » des bras, il s’agit de poser un regard « anatomique » afin de mieux comprendre et sentir leur fonctionnement. La tenue des bras va dépendre de la qualité des voies de connexions au tronc. Comme nous parlons ici des bras, parlons de la ceinture scapulaire,  de la colonne vertébrale, de la cage thoracique.

La colonne vertébrale, cet axe vertical, véritable pilier à partir duquel on peut s’adresser à toutes les parties du corps, le trait d’union entre le haut et le bas du corps, entre ciel et terre, l’arbre de vie à partir duquel s’articulent les axes horizontaux, dont les bras. Sentir l’allongement de sa colonne vertébrale, les différentes parties du dos, les courbes et même si nous parlons d’axe, de pilier, sentir sa mobilité, sa souplesse. 

Sentir le volume de sa cage thoracique, son rôle : de socle, de soutien pour la ceinture scapulaire, cet anneau osseux qui rattache les bras au tronc, formé de deux clavicules, deux omoplates et  rattaché au tronc par le sternum. Sentir l’attitude de nos épaules qui traduisent l’état de notre cage thoracique. Sentir le mouvement des omoplates, qui quand elles se rapprochent de la colonne vertébrale, montent et reculent et quand elles s’éloignent, descendent et avancent.



Photo : Anthéa Cintract

Sentir ses omoplates, la largeur de son dos

Selena


Grâce à l'addition des mobilités sterno-claviculaires et acromion-claviculaire, l'omoplate peut se déplacer dans de nombreuses directions. De mon expérience, j'ai commencé seulement à me sentir libre avec mes bras du jour où j'ai compris et surtout senti tout cela, la clée fût pour moi : sentir la mobilité de mes omoplates et ainsi, comment je pouvais "intervenir" et soulager mes épaules.






Photo : Anthéa Cintract

Etirements - allongement du bras 

Svetlana


Voici quelques exemples en vidéo

de la première partie de cette deuxième famille.


Cliquez :

Natta adavu - première partie



B/ Tei yum dat ta tei yum ta ha





Journal "DANSER" - 1994
(Séries d'adavu avec Kalpana)
Photos : Pierre Fabris


Nous sommes toujours dans la deuxième famille d'adavu.
Je découpe cette famille en deux parties car dans la première partie, 
les mouvements des bras partent de la position natyarambhe que nous avons vue précédemment 
alors que dans la deuxième partie, les mouvements des bras sont très variés
(comme sur la photo ci-dessus par exemple : grande diagonale sur le coté puis les deux bras en avant, 
buste penché et bassin basculé en arrière).

Pour les jambes, tout découle de la position qui définit cette série :  
jambe de terre demie pliée et l'autre jambe ouverte tendue sur le coté, appui sur le talon.
On doit bien ouvrir le bassin ; la jambe sur le coté est très ouverte, contrairement au 
"dit dit tei" où la jambe sera sur une diagonale plus fermée 
(nous verrons cela plus tard dans la famille des "teermana adavu").



Aude, Clara, Karine et Rachel


Mise en garde :

Dans la mesure où l'on va pencher le buste sur le coté, 
il faut faire bien attention à garder sa jambe de terre ouverte. 
Très souvent je pointe chez certaines élèves cette tendance 
à laisser partir à l'intérieur le genoux (!) Surtout dans les variantes où nous faisons "tourner l'adavu". 
Les élèves se laissent entraîner par la jambe en mouvement et oublient la jambe de terre. En effet, dans le style de V.S. Muthuswamy Pillaï, les changements de directions sont nombreux, on fera par exemple l'adavu dans une diagonale face public enchainé avec une diagonale dos public. 
Il faudra donc être particulièrement vigilant au moment du changement de direction et 
tourner avec le bassin en le maintenant bien ouvert des deux cotés.


Ne pas oublier que la jambe "statique" (jambe de terre) est souvent la plus importante, 
en tout cas celle qui permettra la justesse du mouvement.




Apprentissage de l'adavu "tei yum dat ta" 

 Lee-Lou


 J'ai appris avec mon maître plus d'une vingtaine de variantes 
dans la deuxième partie de cette famille d'adavu.


Quelques variantes par les élèves en vidéo :


Cliquez :






Cours d'adavu au Legato le samedi matin


Rose, Clara, Selena, Sophie, Isabelle.



3ème famille

Dissociation/phrasé


Ta ' tei ' tei ' ta (ka) dit ' tei ' tei ' ta (ka)



C'est avec cette famille que le travail de coordination/dissociation commence vraiment. Pendant que les pieds effectuent un déplacement latéral (droite, retour au centre - gauche, retour au centre), les combinaisons de bras peuvent être multiples. Nous allons notamment aborder dans cette série la possibilité d'effectuer un mouvement continu avec les bras pendant que les pieds marquent régulièrement les temps.

Je précise à cette occasion que tous les adavu se pratiquent dans un cycle de 8 temps (adi talam) mais un peu plus tard, il sera très intéressant de les pratiquer aussi en 3 - 5 - 7 et 9 temps. Nous reviendrons sur ce sujet passionnant qui ouvre beaucoup de possibilités au niveau du mouvement, de l'interprétation...

Comme pour tous les adavu, il faut avoir mémorisé/intégré les pieds pour pouvoir associer les bras et le regard. Le bras peut marquer un arrêt pendant que les pieds continuent à marquer le rythme, ce qui est assez déroutant au début pour les élèves. Je demande de répéter l'enchaînement des pieds le nombre de fois suffisant pour qu'il devienne "automatique" avant d'associer les bras. Dans cette série, c'est l'occasion de travailler le phrasé des bras et donc de commencer à appréhender les différentes "qualités" de mouvements, l'expressivité des bras et donc toujours l'importance de la tenue du buste (expliquée un peu plus haut). La qualité des mouvements des bras dépendra de la qualité des voies de connexions des bras au buste.

"Tentaculaire, le bras est ce qui relie l'homme à l'espace alentour. Soumis à la gravité qui l'accable et le comble, grâce à son bras, projection spatiale de son corps, il prend possession de son entour, l'espace, à bras le coeur. Au vertige de la marée verticale, le diaphragme dont jambe et pied seraient la quille et l'ancre, bras et main ajoutent le souffle du vent dans les voiles, dans les vergues, l'envergure. Entre l'omoplate, instrument à coulisse et le poignet, bracelet d'air et d'énergie, le coude est comme un promontoire, une rocaille, où l'avant-bras et la main prennent appui pour déferler en vagues et vaguelettes, disséminant leur écume plus loin encore que la longueur du bras ne le permet. Si la jambe donne le saut, le bras donne le vol... 

Si la jambe est le prolongement du tronc et son reliement gravitaire, son enracinement au centre de la terre, le bras est sa propension à l'horizon et à la cîme, dans une irradiation aquatique et aérienne à la fois, nageoire brassant l'air comme l'eau. Jambe et pied dans l'affirmation d'une stature, d'une érection, bras et main dans le questionnement, l'investigation du rapport à l'autre, extraterrestres doués pour la découverte, l'étonnement et le plaisir. Jambe et pieds nous déplacent, là où bras et main nous entraînent dans leur ardent désir de contact..."

Dominique Dupuy


Cette série est une occasion en or pour commencer à sentir comme le bas du corps est "rythmique" pendant que le haut du corps est "mélodique". Un travail que nous développerons plus tard dans le jatiswaram (une des danses du margam).

Nous abordons aussi les différentes directions, toutes les possibilités de se déplacer dans l'espace lattéralement (de face et dos), en diagonales, de profil.



Photo : Anthéa Cintract.

Eugénie


Quelques exemples.

cliquez :



Photo : Hervé Bernard

Kalpana



4ème famille


Ta ' tei ' ta ' ha ' dit ' tei ' ta ' ha


Stabilité - géométrie



Photo : Francis Payol


Lakshmi


Cette famille d'adavu va nous permettre de travailler une fois de plus l'ancrage, la stabilité. Le petit saut sur les demi-pointes qui arrive ici pour la première fois, prépare à une autre famille qui viendra par la suite : les "teiha teihi" (kuditta metta adavu) que souvent les élèves craignent pour leurs cuisses...

Contrairement à la famille précédente où le travail des bras nous invite à une dissociation au niveau du rythme des bras par rapport à celui des pieds, ici les bras sont rythmiquement toujours coordonnés avec les pieds. Une fois de plus, mon maître V.S. Muthuswamy Pillaï a créé de nombreuses variantes, notamment à un seul bras (l'autre en dola hasta) et des figures géométriques dans l'espace avec changements de directions.

Cette famille invite à travailler encore une fois les bras et c'est en observant les élèves ne pas tendre complètement les bras que j'ai décidé avec cette famille d'adavu de mettre l'accent sur : comment aller chercher toute la longueur de son bras, sentir le travail des omoplates et là où se situe l'accroche du bras dans le dos (que nous avons déjà abordé avec le natyarambhe dans la 2ème famille d'adavu, y revenir si besoin ainsi que le texte de D.Dupuy sur les bras ci-dessus). Autant la famille précédente nous emmène assez rapidement vers un travail sur la qualité du mouvement, du geste, le phrasé, autant cette famille nous ramène à un travail sur la posture, le maintien des bras, l'horizontalité et pour cela biensûr, la stabilité du centre, l'ancrage. D'autant plus que cet adavu sera effectué assez systématiquement en 3ème vitesse dans les danses. 

Concernant les bras, c'est important aussi de prendre conscience : 

1/ Quand le bras est replié avec la main en tripataka devant la poitrine paume tournée vers le sol, quand on tourne la paume de main vers le ciel (et vice-versa) c'est un mouvement de l'avant bras (et non du poignet ou de la main). Cependant, bien veiller à ne pas entraîner l'épaule en avant quand vous tournez la paume de main vers le ciel, il y a donc encore une fois un mouvement d'opposition avec l'omoplate que l'on doit descendre.*

2/ Quand le bras est tendu sur le coté à l'horizontal paume tournée vers le ciel et que l'on tourne la paume de main vers le sol (et vice-versa), c'est un mouvement de l'avant bras qui part du coude (et non du poignet ou de la main), même détail concernant l'omoplate.

*un petit exercice pour agir sur ses omoplates (visualiser, sentir) :
Imaginer - quelle que soit la position de l'omoplate - que l'on s'appuie sur une béquille "à l'ancienne", sous l'aisselle. (Les Barres flexibles - Wilfride Piollet).

Comme son nom l'indique : "tatta kudichi metta adavu" : on frappe, on saute et on frappe. Si je décortique l'enchaînement des pieds : frappe le pied droit puis le pied gauche, saute sur les demi-pointes (en restant toujours en demi-plié) et refrappe le pied droit. Puis je reproduis la même chose en commençant par le pied gauche : frappe le pied gauche puis le droit, saute sur les demi-pointes (attention au décalage entre les deux pieds, bien sauter en même temps sur les deux demi-pointes, puis je refrappe le pied gauche. Comme pour toutes les familles d'adavu, bien répéter l'enchaînement des pas jusqu'à ce que cela devienne automatique car même si les bras se coordonnent rythmiquement avec les pieds, les directions des bras vont solliciter à nouveau les cerveaux droit et gauche !

Une petit précision à propos du saut sur les demi-pointes (souvent trop "élastique"). Il faut juste sauter le minimum pour décoler les deux pieds en même temps, marquer le sol de ses deux demi-pointes et ne pas remonter en sautant c'est à dire plier plus en fait ! On rapproche son plancher pelvien de ses talons...

La fin de l'adavu invite à mettre l'accent sur le buste et donc sur le fait que le buste conduit le bras et non l'inverse, trouver la justesse dans l'alignement des bras, bien sentir la ligne entre la pointe du coude d'un coté et poignet/main de l'autre.

Une dernière chose : le regard ouvrira l'espace et prolongera la ligne des bras. Il ne s'arrête pas à la main mais va au delà de la main.




Photo : Francis Payol


lakshmi



cliquez :






à suivre...


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